Si je consulte un coach, cela veut-il dire que j’ai des problèmes ?

On présente parfois le coaching comme la « thérapie des bien-portants ». L’image est plaisante, mais doublement trompeuse. D’une part le coaching ne s’identifie en aucun cas à une thérapie. Et d’autre part, le terme de « bien-portants » laisse entendre que cette forme d’accompagnement ne s’adresserait qu’aux personnes sans problème. Le coaching n’est évidemment pas réservé aux gens qui vont mal ; mais il n’est pas non plus seulement l’affaire de ceux qui vont bien. En outre, une personne saine en croissance, en développement, n’est jamais une personne sans problème : c’est quelqu’un qui a des problèmes, qui les reconnaît et qui les traite. En entreprise prévaut plutôt l’idée inverse, selon laquelle le recours au coaching se justifie pour les collaborateurs en difficulté.

De fait, l’appel à l’accompagnement personnalisé dans le seul but d’améliorer le professionnalisme des acteurs reste loin d’une pratique établie. Trop souvent encore, le coaching est regardé comme le moyen ultime de traiter les difficultés psychologiques de collaborateurs jugés par ailleurs compétents, mais impuissant. Chez les dirigeants, le sentiment qu’un manager qui n’a pas besoin d’aide reste vivace : aux yeux de nombreux responsables, s’adresser à un coach équivaut à un aveu de faiblesse, alors que la faiblesse réside justement le refus de voir les problèmes ou ses limites.

  En réalité, le coaching sert tout autant à réparer des bras cassés, à consolider les parties fragiles, les points faibles de l’individu, qu’à renforcer ses points forts, à « entraîner le champion » pour qu’il reste au sommet de son art. De manière plus fondamentale, la relation d’accompagnement ouvre à un travail d’humanisation, aussi bien des acteurs individuels que de la communauté humaine. Cette démarche d’humanisation n’est pas conçue pour « guérir », ni pour produire des surhommes ou des êtres invulnérables, mais pour construire des êtres qui deviennent plus humains plus humains, plus humains en ce qu’ils sont ouverts à leurs propres limites, comme à leur potentiel !